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L’Aventure Peugeot aux 24H du Mans

A l'occasion du centenaire de la célèbre course mancelle, découvrez l'histoire de Peugeot au Mans de 1926 à 2009

Les débuts au Mans
Au lendemain de la première guerre, Peugeot s’oriente vers l’endurance. Lors du premier engagement de Peugeot aux 24 Heures du Mans en 1926 (dont c’est la 4ème édition), la 174 S d’André Boillot et de Louis Rigal est en 2ème place à la mi-course (82ème tour) lorsqu’elle est éliminée (conformément au règlement de l’épreuve qui stipulait que la voiture devait être « rigoureusement conforme à la description du catalogue commercial » et devait être toujours en parfait état de marche)… pour un montant de pare-brise cassé !
Après cette mésaventure, Peugeot délaisse un temps la piste Mancelle.

L’épopée des Darl’mat
Le retour aux 24h du Mans se fera en 1937 sous l’impulsion du concessionnaire parisien Emile Darl’mat avec trois 302 DS (Darl’mat Sport) ou autrement appelées 302 « Spécial Sport ». Ces roadsters sont le fruit de la collaboration entre le constructeur et son représentant. Basée sur un châssis 302 et une mécanique 402, la 302 DS est carrossée par Marcel Pourtout sur un dessin du styliste amateur de talent Georges Paulin, le concepteur des Peugeot Eclipse. Les châssis sont construits à Sochaux avant d’être modifiés chez Darl’mat et carrossés chez Pourtout.
Les trois voitures alignées terminent toutes cette épreuve, aux 7ème, 8ème et 10ème places. Une belle performance, surtout lorsque l’on sait que 65% des équipages engagés ont abandonné.
Après ce début très prometteur, trois 402 Spécial Sport sont engagées en 1938. Le roadster est ainsi nommé (402 au lieu de 302) pour des raisons de politique commerciale. La carrosserie n’a pas changé (à quelques détails prêts) mais le moteur de 1991 cm3 a cédé la place à une mécanique de 1998 cm3 équipée d’une culasse hémisphérique et de soupapes en tête disposées en V qui développe 87 ch. Après 2 700 km parcourus à la vitesse moyenne de 114 km/h, la voiture, pilotée par Charles de Cortanze et Marcel Contet, termine 5ème au général et se classe première de la catégorie 2 litres.

L’épisode « CD »
Il faut attendre le milieu des années soixante pour voir le retour du Lion sur la piste mancelle. Il se fait en 1966 et 1967 avec les CD de Charles Deutsch dotées d’un moteur Peugeot (dérivé de la mécanique de la 204 et préparé par Peugeot et le Moteur Moderne).
Ces voitures se font remarquer par leurs grandes dérives empruntées à l’aviation mais ne connaîtront malheureusement pas le succès espéré.

Le record de la « WM P88 »
En 1976, on retrouve un moteur V6 Peugeot au départ de la course des 24H du Mans dans la WM P76 (P pour Prototype et 76 pour l’année). WM ce sont les initiales de Gérard Welter et Michel Meunier, duo de designers Peugeot. Leur aventure a démarré en 1968 avec la WM P68, un coupé réalisé sur une base de 204. Cette P68 sera suivie d’une voiture plus développée dont le moteur, qui dérive de celui de la 304, est disposé transversalement à l’arrière.
Quelques années plus tard, après une brillante 4ème place en 1980 pour l’équipe WM, c’est avec la WM P88 (équipée d’un moteur Peugeot V6 de 2664 cm3 – 500 ch à 7700 tr/mn – alimentation par injection indirecte, 2 turbo-compresseurs) que Roger Dorchy bat le record de vitesse de la piste mancelle en 1988 en atteignant les 405 km/h (record toujours actuel et inégalable suite aux modifications du circuit).
Il faut attendre le début des années 90 pour revoir Peugeot en tant qu’équipe officielle sur les circuits, et notamment celui de la Sarthe. Avec la 905, puis la 908, Peugeot va participer aux 24H du Mans et s’engager dans le Championnat du monde des voitures de sport (World Sportscar Championship ou WSC), également connu sous le nom de Championnat du monde d’endurance.

L’endurance avec la PEUGEOT 905
Avec la 905, Peugeot affirme clairement son objectif de remporter l’épreuve mythique des 24 Heures du Mans. Construite sur un châssis en fibre de carbone conçu en collaboration avec Dassault, la voiture est motorisée par un V10 quarante soupapes de 3,5 litres et 650 ch. Le programme de développement de la Peugeot Sport Prototype a été lancé en décembre 1988. L’objectif était d’avoir deux voitures prêtes pour les deux dernières courses du Championnat du Monde de Sport-Prototypes 1990 : Mexico et Montréal, avec une voiture pour la course – EV 1.2 et une d’essai – EV 1.1, avec comme pilotes Jean-Pierre Jabouille et Keke Rosberg. Après un abandon à Montréal pour cause de panne d’alimentation d’essence, la 905 EV 1.2 se classa 13ème à Mexico.
En 1991, trois nouvelles voitures sont réalisées : EV 1.3, EV 1.4 et EV 1.5, pilotées par les équipages Keke Rosberg – Yannick Dalmas et Mauro Baldi – Philippe Alliot. Deux voitures sont engagées pour toute la saison du Championnat du Monde des Voitures de Sport. Avec une victoire (à Suzuka) et deux doublés (à Magny-Cours et Mexico), les résultats sont très encourageants. A partir de l’épreuve de NÜRBURGRING en août, une nouvelle évolution de la 905 fait son apparition – EV 1bis – avec de nettes améliorations au niveau de l’aérodynamique. Au Mans, le but est surtout d’acquérir de l’expérience sur ce circuit. Après des essais qualificatifs très concluants, les deux voitures occupent la première ligne sur la grille de départ. Le départ est lui aussi tonitruant et les 905 font le « show » pendant une heure. En effet, un début d’incendie se déclare sur la Peugeot n°5 avant que finalement elle abandonne à 18h30 en panne d’allumage. L’équipage Jabouille-Alliot éliminé, il reste encore Rosberg-Dalmas au volant de la n°6. Mais là encore, les problèmes techniques surgissent. A 21h45, la dernière 905 en course doit abandonner, à son tour : boîte de vitesse bloquée. Le bilan manceau est parfaitement conforme aux prévisions et autres pronostics. Les 905 sont véloces aux essais mais manquent de fiabilité, secret de toute victoire aux 24 Heures du Mans. L’édition 1991 des 24 Heures du Mans est bien elle de l’apprentissage.
En 1992, Peugeot a appris et aborde cette saison extrêmement importante avec deux objectifs : le titre de Champion du Monde des Constructeurs et la victoire aux 24 Heures du Mans. Deux nouvelles voitures sont construites : EV 1.6 et EV 1.7. Keke Rosberg est remplacé par Derek Warwick. L’équipage Peugeot Sport a multiplié les séances d’essai d’endurance. Il s’agit notamment d’adapter une voiture « sprint », proche d’une F1 aux contraintes du Mans : 18 000 changements de vitesse, 4400 virages, freinages et accélérations, 14,5 millions de rotations des pistons, 4 passages où l’on atteint les 350 Km/h et des freinages très appuyés.
Pour les 24 Heures du Mans, c’est l’année de la revanche pour Peugeot qui engage trois 905 et s’adjoint les services de Mark Blundell, Karl Wendlinger, Alain Ferté, Eric Van de Poele et Jean-Pierre Jabouille. Par ailleurs, quelques modifications importantes sont apportées à la voiture : l’aileron avant est supprimé, l’aileron arrière est repositionné et les persiennes d’ailes avant disparaissent. La concurrence s’annonce rude : Toyota a engagé 5 voitures, Mazda 2 tout comme Porsche. La course débute bien pour Peugeot qui ne tarde pas néanmoins à perdre la 905 n°31 lors d’un accrochage avec une Toyota. En tête de course, la bataille est rude entre Peugeot et Mazda. Mais malgré quelques petits problèmes techniques et des conditions climatiques dantesques, les 905 n°1 et n°2 terminent respectivement première et troisième. Une belle récompense qui vient couronner le travail acharné d’une équipe sur-motivée. Les excellents résultats de l’écurie Peugeot tout au long de la saison (2ème à MONZA, 1er et 3ème au MANS, 1er et 2ème à DONINGTON, 1er et 3ème à SUZUKA, 1er, 2ème et 5ème à MAGNY-COURS) lui permettent d’obtenir le titre de Champion du Monde des Constructeurs 1992. L’objectif est atteint.
En 1993, le Championnat du Monde des Voitures de Sport ayant disparu, la seule course du programme sportif de haut niveau reste Les 24H du Mans. Trois 905 sont engagées pour les trois équipages suivants : 905 EV 1.2 – Brabham-Bouchut-Helary / 905 EV 1.7 – Boutsen-Dalmas-Fabi / 905 EV 1.1 – Alliot-Baldi-Jabouille
Avec le retrait de Mazda, Porsche et Jaguar, le seul adversaire déclaré est l’équipe Toyota. Les trois 905 inscrites sont des versions Evolution 1bis. Le duel tant attendu a lieu. Il commence d’ailleurs dès les séances de qualification, les pilotes Peugeot et Toyota se rendant coup pour coup, Peugeot ayant le dernier mot. Les pilotes de chaque écurie rivalisent d’audace et de courage. La situation demeure indécise jusqu’à la nuit et le petit matin voit finalement le trio Peugeot s’envoler définitivement vers la victoire. Et malgré une courageuse résistance de la part de la Toyota n°36, Peugeot truste les 3 premières places. C’est la consécration pour l’entreprise et ses équipes.
Après avoir fait la preuve de l’excellence de la technologie Peugeot, ce podium historique est une belle manière pour Peugeot de tirer sa révérence.
En 1993, Peugeot préparait la dernière évolution de la 905 et construisit deux magnifiques voitures EV 2.1 et EV 2.2 surnommées « Supercopter ». Le changement de règlementation à l’époque coupa les ailes du projet et Peugeot se retira de ce type de compétition et en particulier ne se représenta pas aux 24 heures du Mans, avant que la 908 ne reprenne le flambeau…
Le 14 juin 2005, Peugeot annonçait sa décision de relever un nouveau défi technologique : gagner l’une des plus prestigieuses et des plus exigeantes course automobile au monde, les 24 Heures du Mans, avec une voiture animée par un moteur diesel HDi, équipé du filtre à particules (FAP).

L’aventure de l’endurance en PEUGEOT 908
Le programme démarre en octobre 2005. L’équipe Peugeot Sport présente une maquette du moteur V12 HDi FAP en juin 2006 puis une maquette de la 908 au Mondial de Paris en septembre de la même année. La PEUGEOT 908 HDI FAP est dévoilée le 10 janvier 2007. C’est une année de rodage pour tous, hommes et voiture. Peugeot participe au Championnat Le Mans Séries avec deux voitures engagées dans chacune des 6 courses.
Pourquoi une Peugeot avec un moteur diesel au Mans ?
La technologie « injection directe à rampe commune » du HDi équipait en 2005 plus de 60% des véhicules de la marque commercialisés en Europe et plus de 70% pour la France. Dès 2000, Peugeot a amplifié sa stratégie de réduction des émissions polluantes en dotant le moteur HDi de la 607 d’un filtre à particules, avantage écologique déterminant.
Pourquoi 908 ? La voiture est nommée 908, le 9 caractérisant les modèles d’exception de Peugeot et le 8 faisant suite au concept-car 907 (en exposition permanente au Musée). Le choix s’est porté sur une voiture fermée, en phase avec l’évolution réglementaire annoncée par l’Automobile Club de l’Ouest le 16 juin 2006. D’autre part, il était souhaitable de conserver une filiation avec celle qui a remporté deux fois les 24 Heures du Mans, en 1992 et 1993, la PEUGEOT 905.
2007, l’année d’expérimentation
Lors des 24 Heures du Mans, les Peugeot 908 ont pour principales concurrentes les trois Audi R10. Peugeot réussit parfaitement son retour aux 24 H du Mans en prenant la deuxième place finale avec la nouvelle Peugeot 908 HDi FAP au volant de laquelle se sont relayés Stéphane Sarrazin, Pedro Lamy et Sébastien Bourdais. Malgré l’abandon de la Peugeot n°7 de Nicolas Minassian/Marc Gene/Jacques Villeneuve à une heure et demie de l’arrivée alors qu’elle occupait la deuxième place, le bilan est extrêmement positif pour le Team Peugeot Total dont l’objectif avoué était d’engranger de l’expérience pour 2008. Dès sa première saison d’exploitation, la 908 HDi FAP décroche la victoire dès sa première course à Monza et le titre en Le Mans Series.
2008, l’année des grandes ambitions
Depuis la fin de la saison 2007 le Team Peugeot Total n’a pas relâché ses efforts, bien au contraire. Cette deuxième saison fut d’ailleurs extrêmement disputée contre un adversaire (Audi) qui a une présence d’une dizaine d’années en endurance. Elle a été ponctuée par des victoires obtenues de haute lutte dans le cadre d’un championnat passionnant et animé par une compétition de tous les instants entre deux grandes marques du sport automobile mondial.
Cependant, la victoire échappe à Peugeot aux 24H du Mans qui place toutefois deux 908 HDi FAP sur le podium. Qualifiées aux trois premières places de la grille de départ, les Peugeot 908 HDi FAP ont globalement mené la course pendant 14 heures, avant d’hisser deux Peugeot 908 HDi FAP sur le podium, tandis que la troisième Peugeot HDi FAP est remontée de la 31ème à la 5ème place finale.
Mais ce tir groupé n’a pas réussi à gommer la déception de l’équipe. L’équipe Peugeot Total est tout de même repartie de la Sarthe avec un record, et non des moindres : celui du tour le plus rapide en course aux 24 Heures du Mans avec un 102ème tour bouclé en 3’19″394 à 246,068 km/h de moyenne par Stéphane Sarrazin sur la Peugeot 908 HDi FAP n°8.
2009, l’année du doublé au Mans !
En 2009, Peugeot revient dans les Le Mans Series et aux 24 Heures du Mans avec une faim de victoires intacte. Peugeot Sport a fait appel à 9 pilotes, en faisant confiance à ceux qui lui ont donné satisfaction durant les deux premières années en Endurance : Sébastien Bourdais (France), David Brabham (Australie), Marc Gené (Espagne), Christian Klien (Autriche), 26 ans, Pedro Lamy (Portugal), Nicolas Minassian (France), Franck Montagny (France), Stéphane Sarrazin (France), et Alexander Wurz (Autriche).
Peugeot remporte sa première victoire aux 24 Heures du Mans avec son prototype diesel – la Peugeot 908 HDi FAP – et son troisième succès sur la plus belle course au monde après ceux de 1992 et 1993. Le Team Peugeot Total signe même un doublé. Hormis un bref instant en tout début de course, Peugeot a mené de bout en bout, tout d’abord avec la voiture n°8 de Bourdais/Montagny/Sarrazin, puis avec la n°9 de Brabham/Gené/Wurz qui a hérité du leadership après la cinquième heure de course et l’a conservé jusqu’au drapeau à damier. La voiture n°7 (Klien/Lamy/Minassian) est remontée de la 51ème à la 6ème place finale. 2009 fut une très grande année en termes sportifs pour la 908, grâce à son doublé aux 24 Heures du Mans, mais également pour la 207 Super 2000 qui réalise un triplé au Rallye Monte Carlo et permet à Peugeot de remporter un troisième titre consécutif constructeurs et pilotes en Intercontinental Rallye Challenge, grâce aux filiales Peugeot. Par ailleurs Peugeot prouve une nouvelle fois qu’il se situe à l’avant-garde de la haute technologie automobile en étant le premier constructeur à présenter et à expérimenter dans un véritable environnement de course automobile de haut niveau, une voiture de course hybride : la 908 HY.

L’histoire de Peugeot en compétition continue de s’écrire…

Sources : Communiqués de presse Peugeot et archives de L’Aventure Peugeot

???? Les PEUGEOT 905 et 908, victorieuses des 24H du Mans, ont temporairement quitté la fosse aux Lionnes du Musée de L’Aventure Peugeot. Elles seront de retour le 11 juillet !

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